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En cette fin d’après-midi, alors que le soleil déclinait, je contemplais ce plateau connu depuis l’enfance.

Ma vision était suspendue au mouvement, suggéré par les lignes et les rais de lumières à même le sol. Des plans successifs s’agencent au cœur de la nature végétale, des jeux d’ombres et de lumières découpent l’espace. Je pense alors à Monet, à ses jardins. Il aurait probablement tant aimé pouvoir saisir cet instantané, cette naissance continuée qui comble, le pensais-je au fond, tous les manques…

André Marchant disait : « Dans une forêt, j’ai senti à plusieurs reprises que ce n’était pas moi qui regardais la forêt. J’ai senti, certains jours, que c’étaient les arbres qui me regardaient, qui me parlaient… Moi j’étais là, écoutant »… Voyant-visible, touchant-touché que vous importe le reste du monde lorsque ces sensations vous submergent, ces liens vous transpercent. Cette étroite connivence entre le corps -espace, l'espace-corps happe et capture le regard.

A cet instant,  l’œil accomplit ce prodige de « çà-voir »-voir, une métamorphose du soi. Peut-être pour surgir…