Pic Pasino 1969 m_modifié-2

( El Pazino- Dimanche 24 janvier 2016)

 

Loin du réel avili par les foules de touristes agglutinés dans les stations, je goutte à 1965 mètres d’altitude aux couleurs hiémales et printanières à la fois. Faut-il le reconnaitre, la marche vous délivre de toutes ces écailles quotidiennes qui souvent vous hérissent, vous blessent aussi.

Les altitudes vous grisent…Sur ce sommet, j’écris avec la plume d’un vent azuré qui flotte, effleure la surface immatérielle du vélin. Les mots tournent en farandole de syllabes dans ma tête, puis d’un coup se posent et reprennent leur danse. D’étranges pouvoirs opèrent : visites d’images, de sensations. Libéré de toute utilité,  le mot est un bourgeon qui ose quelques ramilles, encore en sommeil.

 

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A mes pieds, la gentiane printanière frissonne sur ce tapis d’étoiles éphémères et cristallines. La végétation du Sud, avec l’Etre des pins arc bouté sur les pentes nourrit les fragrances des cieux toujours en devenir. Le poète –rêveur vit dans les interstices du monde, là où jaillit l’étincelle du senti-sentant : l’entrecroisement du visible et de l’invisible.

 

Lac Escarra_modifié-1

 ( Lac d' Escarra)