Los Sargos - El Hierro

Los Sargos - El Hierro - Photo de Démocrite (non libre de droits)

 

          Certaines îles de l’atlantique vous réservent des surprises étonnantes. Je pense à une petite île en particulier que personne ne connaît : El Hierro. Une île dont je découvris l’existence avec un célèbre atomiste.

        Son nom résonne comme un élément qui donne cette couleur singulière à la terre en la parant de teintes ocres, rouges, « ferrugineuses » : El Hierro : le fer en espagnol. Métaphore s’il en est de la dureté ou d’une volonté incisive.

         Son sol volcanique entaille vos sandales, retient vos pas et vous rappelle à cette minéralité millénaire : secret d’un feu sacré que l’alchimiste projetait d’utiliser. Une pensée démocritéenne parvient jusqu’à moi : « il faut apprivoiser cette terre sauvage », presque déserte à la fois insolente de repos et d’intranquillité. Cette roche volcanique et ses lieux improbables au dessus des nuées, accroissent votre sentiment d’existence. Des sensations mêlées bousculent le flux habituel de nos pensées.

         D’un pauvre naturel, on ne veut bien que ce que l’on imagine richement, ce que l’on recouvre d’une certaine beauté : le doux, l’agréable, le chaud. La matière reçoit de nos rêves tout ce qu’elle n’est pas. Ainsi, nous sommes toujours remplis d’espoirs et de promesses que nous nous inventons.

        Le silence des lieux de cette petite île canarienne force et remodèle notre condition. Les verrous des hommes de la ville se fissurent. L'esprit, étrangement se libère de toutes entraves, de toutes dérives des continents humains sur le fameux sommet del Malpaso...

El Malpaso - El Hierro

Pico Malpaso (1501 m) - Photo de Démocrite (non libre de droits)