Chère Sybille,
Mon scepticisme enquiquineur et moi-même vous saluons chaleureusement.
Vos propos sont si doux qu'ils m'offrent quelques réminiscences personnelles; mais je "suis pris" d'un doute : l'intériorité existe-t-elle ou n'est-elle que le nom que nous donnons à une manière d'être qui serait momentanément privée des interactions avec "l'extérieur" ? Bien à vous,
A.
Cher Anaximandre, l’intériorité est probablement cette capacité à s’éprouver de l’intérieur, à se tenir dans ce mouvement qui fait retour vers des sensations originaires. Cette réversibilité du vivre en apparence silencieuse est pour une oreille attentive bruissante de paroles.
Elle préfigure à toute pensée, à toute objectivation construite dans le rapport à l’autre.Pour autant, elle n’est pas extérieure au monde, elle s’immisce simplement comme modalité d’être-au monde. Pas de coupure ou de séparation donc entre mon intériorité et « l’élément intramondain », nait simplement un retentissement qui, j’ose le croire, m’appartient sans feinte, ni dérobade. Un point de départ ou un point d’arrivée, c’est selon, qui initie notre propre processus de connaissance vers ce qui n’est pas nous, vers ce que nous sommes aussi.
Bien à vous,
Des sensations originaires ! Je ne les appellerai pas originaires, car je ne peux accéder à l'origine, et encore moins au commencement, puisque cela devient et passe. Je me souviens de ces quêtes de l'originaire chez quelques Germains, résidu ou ersatz de la recherche de la cause première ? Pas identiques du tout mais il y a un gros air de famille.
En tout cas je pense tout à fait comprendre et partager ces sensations qui viennent de "loin", d'un fond sans fond, et que la praxis ordinaire, tout comme l'ordre productif du champs social, ne nous permet pas de laisser advenir.
C'est délicat comme texte, donc touchant.
Bien à vous Chère Sibylle.
A.
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Sibylle philosophe sans gravité...
Pérégrinations poiético-philosophiques au bord du monde. Voyage métaphysique et poétique vers une tonalité fondamentale du vivre, de la présence muette des choses.
Tante Léonie