Aneou

Photographie de Démocrite ( non libre de droits)

 

Je découvre dans la presse du jour qu’un « collègue-ami » montagnard, skieur et alpiniste confirmé a été héliporté ce week-end. Parmi ses quatre compagnons de route on compte une victime. Nicolas lui, sera tombé en hypothermie. Heureusement, il survivra. Il partait randonner face au cirque d’Anéou. Pour ma part, j'éprouve une curieuse sensation. Ce site est d’une rare splendeur lorsque le soleil ose taquiner ses courbes herbeuses ou enneigées. Les isards guettent le visiteur du soir, de fin d’après-midi aussi.

Je n’ose imaginer ce que l’on peut ressentir enfoui sous des mètres de neige.

Avalanche en Ossau.

Les yeux se ferment, tandis que résonne, frappe dans l’antre du vivre chaque battement de cœur. Les perceptions s’endorment, s’épousent l’une et l’autre pour se confondrent dans un sommeil sans âge. Le temps nous engloutit minute par minute. La neige immense sculpte des sarcophages qui progressivement s’effacent.

Avalanche en Ossau

Le sommeil attendu n’est pas sûr. Une sonde descend, heurte une masse qui bouge. Le néant s’échappe en terre inconnue. N’était-ce donc que cela ? Ne pas se rendormir, non surtout pas.

Sous les paupières lourdes et glacées qui peinaient à s’ouvrir, naissait d'un coup la plus belle des aurores.La toile épaisse de cristaux soufflée par le vent permettait d'exhaler de nouveau les fragrances hiemales.

Avalanche en Ossau