Que revendique t-on lorsqu'on veut être libre ? De quoi parlons nous précisément ?

De l'excercie d'une souveraineté sur ses choix, sur ses actions, de la capacité que nous avons de ne pas nous soustraire à la volonté d'autrui ? Que sais-je encore ?

Sur le plan strictement individuel, c'est probablement ce vieux fantasme de pouvoir tout contrôler, de pouvoir se maitriser qui irrigue ce désir de liberté. Force est de constater que je ne peux pas tout ce que je veux.La tradition philosophique nous l'impose mais l'expérience s'y oppose.

Au delà du simple concept, la liberté c'est d'abord une expérience, un rapport qui se joue entre les hommes. Hannah Arendt l'exprimait clairement dans son étude sur l'agir politique et posait cette question fondamentale : comment pouvons nous être libres dans un monde qui nous précède ? Comment pouvons nous créer quelque chose de radicalement nouveau en dépit du passé, de cet héritage qui n'est précédé par aucun testament, aucun legs, aucun mode d'emploi .

Pour autant, certaines "actions" se dégagent avec une acuité somme toute particulière dans le continuum du temps, comme la naissance et celles qui font irruption avec d'autant plus de force que leur improbabilité d'ad-venir était infinie.L'action et la liberté sont intimement liées dans leur processus au point qu'un être libre est celui qui naît de ses "agirs".

Je me fais (re)naitre sous une forme d'idotie, de singularité agissante dans un monde nouveau, neuf, oserais-je dire, alors qu'il est dèjà toujours vieux.

Ambivalence de cete temporalité linéaire, voulue, tracée par les hommes qui souvent les accable.Du point de vue de la nature, cette marque temporelle est frappée d'inanité.Du point de vue de l'homme, il nous faut apprendre à penser cette insertion dans la flèche du temps comme un éclair qui peut frapper en tous lieux, à tout moment une terre aride qui deviendait fertile.