( Vue du Castillo d' Acher en Aragon - Photo de Démocrite aout 2018)
Ces vacances d’été furent l’occasion de vagabonder entre océan ( Landes et Pays basque) et montagne jusqu’au Nord de l’Espagne, dans la très belle vallée d’ Hecho. Sur les pentes solitaires du Visaurin (2669 mètres), nous pûmes, sous la barre rocheuse, contempler çà et là, la floraison tardive de quelques pousses légères auréolées de jaunes et de blanc immaculé.
Sur ce splendide sommet, c’est un atlas des crêtes pyrénéennes et espagnoles qui se présente sous nos yeux ébahis. Le schiste rouge avec ses contrastes de gris perle et de vert presque tendre du Castillo d’Acher, gravi la veille, nous laissa sans voix. Des lignes de crête dessinaient l’azur sculpté par les nuages.
« Ces géographies solennelles » incitent au silence et à l’humilité, loin de cette multitude vile des cités affairées.
Pourquoi redescendre alors ? Peut-être pour ne pas voir, ne pas çà-voir.
L’en deçà et l’au-delà de ces paysages, sans dehors ni dedans, nous renvoient à l’infini, celui là même qui nous échappe toujours et encore lorsque nous voulons fixer l’être.Or, notre être est spiralé, tourbillonnaire, enchevêtré dans des chemins qui au fond « ne mènent nulle part », surtout si nous tentons de le trouver, de le saisir ou de vouloir le modeler.
Les guises de l’être sont multiples et facétieuses, sitôt là elles disparaissent. Le Belharra de l’âme, ce voile onirique recouvre ses contours de nébulosités et si notre existence n'était que cela : une pure évanescence.
( Vue du Visaurin sur le Castillo d'Acher, photo de Démocrite)
Bien à vous, chère Sybille.