Un ami propose de réfléchir sur la notion d’invisible : vaste problématique autour d’une notion qui n’est pas un concept. Le débat, pensais-je, risque d’être immense tant le champ de l’invisibilité est large et on ne peut plus transversal.
En effet, celui-ci navigue dans plusieurs sphères comme la perception, le psychologique, la connaissance etc…que sais-je encore ?
D’emblée une question surgit : comment pouvons-nous parler de l’invisible lorsque seul le visible nous est donné ? Pouvons-nous sentir, expérimenter l’invisible alors que celui-ci se dérobe d’ores et déjà toujours sous nos sens?
Pour autant, quelques indices de son existence semblent se manifester, notamment sur le plan psychologique, affectif, scientifique. Lorsque des problèmes ou des soucis disparaissent, ils deviennent invisibles. Sont-ils alors réduits au néant ou bien se tiennent ils au-delà ou en deçà du champ conscientiel, d’une perception immédiate, dans un lieu presque inaccessible, dit d’apaisement ou de repos?
Je pense que ce qui est le plus énigmatique, au fond, ce n’est pas tant de comprendre ou de circonscrire l’invisible que de pouvoir sciemment expérimenter cette frontière entre le visible et l’invisible, pouvoir se tenir sur le fil du « rasoir », là où la pensée s’inquiète, là où elle est mise en déroute.
Rappelons nous : tout ce qui peut être vu n'est pas nous et appartient au monde phénoménal impermanent ( ce sont les phénomènes de la Conscience ) mais "Celui ou Cela" qui voit ne peut être vu, sa nature est trop subtile ( invisible, éternelle, impersonnelle et situé hors espace-temps ) pour être appréhendé par les sens ou le mental.